• Historique de la pelote basque

    Les jeux de balle sont parmi les plus anciens et les plus répandus. Lancer et renvoyer un objet sphérique est un geste instinctif à l’homme. Ces jeux de balle ont été pratiqués par les GRECS qui l’ont appelé «sphérique» ; les ROMAINS qui eux l’ont dénommé «Pila» ; les FRANCAIS «Paume» ; les BASQUES «Pilota» ; les jeux de balles ont été également pratiqués par les Aztèques, les Incas et les Mayas. Tous les jeux de balle joués dans le Monde ont la Paume, la Pila, la Sphérique comme ancêtres. Au XVIIIème Siècle, la longue paume se jouait à l’extérieur surtout par les gens du peuple probablement à la Main Nue (Bote Luzea) et avec des gants de cuir (Mahai jokoa, Laxua). La courte paume incomparable à la longue paume se jouait à l’intérieur d’une salle «jeu de paume» par les rois et la noblesse, en opposition avec la longue paume. Donc au XVIème siècle, le lieu où l’on jouait à la courte paume à Main Nue, avec des gants, des battoirs puis des raquettes, reçoit le nom de "tripots" qu’il a conservé jusqu’au XVIIIème siècle. Il y a eu énormément de "tripots" en France mais également dans une grande partie de l’Europe, où se jouaient d’importantes sommes d’argent. Puis leurs accès ont été interdits, sauf pour la noblesse; la mode passant, les tripots ont été transformés, détruits et la Révolution portait un coup décisif à ce jeu. Mais les jeux de paume eurent le temps de se développer un peu partout en France mais également au Pays Basque.
  • Le peuple basque s’est très bien adapté aux jeux de balle qu’il a hérité du passé, et alors qu’ils disparaissaient dans presque tous les pays, les Basques ont continué et avec le temps ils ont adapté, perfectionné les jeux de paume en trinquets pour pratiquer "leur pelote". Les Basques jouent avec un gant de cuir et une grosse pelote, c’est le Pasaka. Puis vers 1800, la commercialisation du caoutchouc apporte une évolution importante pour la pelote. De plus les pratiquants jouent contre des murs, les jeux de blaid ou indirects sont apparus. Les gants de cuir ont été remplacés par le Xistera (gant d’osier) plus léger et plus maniable pour la pratique de la pelote.
  • Le Xare est apparu vers le milieu du XIXème Siècle. Dans le courant du XIXème Siècle un jeu dérivé du Laxua est créé, c’est le Rebot. Entre 1880 et 1890 les gens jouent au Limpio ou Joko Garbi. Le Grand Xistera, inventé en Argentine, apparaît en France en 1894. La paleta et la Pala Ancha (Paleta Gomme) commencent à être pratiquées dans les années 1930. Pendant la guerre quelques femmes jouent à la pelote avec les hommes. Ce n’est qu’en 1975 que le premier tournoi fédéral féminin est organisé. Dans les temps anciens la pelote ne se pratiquait que sous forme de défis. Ce n’est qu’en 1921, lors de la création de la FFPB que la pelote est réglementée. En 1922 le Comité de Pelote du Pays Basque est créé. Les premiers statuts ne sont déposés à la sous-préfecture de Bayonne qu’en 1953. Pour plus de détail sur l’historique de la Ligue, se référer à l’Historique Ligue. 1924 : la pelote est présente aux Jeux Olympiques de Paris. 1929 : création de la Fédération Internationale. 1952 : Premiers Championnats du Monde de Pelote Basque à Donosti (Saint Sébastien).
  • Toutes les spécialités actuelles constituent la "Pelote Basque" et il existe trois lieux où se pratique la pelote : - La Place Libre - Le trinquet - Le Mur à Gauche
  • Pêche à la baleine

    Il est incontestable que, durant une dizaine de siècles, les Basques ont gardé le monopole de la chasse à la baleine. Dans les temps les plus anciens, les cétacés étaient si abondants sur nos côtes que, pratiquement, chaque paroisse possédait son four où l'on faisait fondre la graisse des baleines échouées sur le rivage. Aucun vestige ne nous étant connu dans la rade ou ses abords, il ne nous est pas possible de dire si Ciboure possédait le sien, encore qu'une ordonnance datée de 1802 et sign.ée de Napoléon 1er, autorise cette industrie près du port de Socoa. Cette autorisation pouvait être la législation d'une pratique déjà très ancienne, mais aucun document antérieur ne nous permet de l'affirmer. A Ciboure, hormis les documents qui restent à déchiffrer, le seul vestige de ce passé se trouve sur le parvis de l'église. On peut y voir une pierre tombale datée, semble-Hl, de 1618 et qui porte l'inscription suivante:
    IONIS DE BELONDE DIT BALE.

    La baleine qui fréquentait le golfe de Gascogne est connue sous le nom de " baleine des Basques" ou " Balaena Biscayencis ". Sa tête est courte, sa couleur noire, pour une taille d'environ vingt mètres. Elle avait la particularité de flotter quand elle était morte. Elle passait l'hiver sur nos côtes, les femelles venant jusqu'à s'échouer pour mettre bas. L'été cette baleine remontait sur les côtes islandaises ou norvégiennes. Une autre espèce a gardé le nom de ses persécuteurs: il s'agit de la baleine sarde ou " Sardako balea ", en basque, que l'on peut traduire par" baleine de troupeau". Cette espèce se déplaçait en bancs avec femelles et baleinaux qui fermaient la marche.

    A la saison du passage, les pêcheurs avaient continuellement des hommes de guet, jour et nuit, dans des tours que l'on appelait" atalaye ". Il en existe encore une à Guéthary et l'on peut penser que la tour de Bordagain a pu servir, entre autre, à signaler le passage des troupeaux. Les barques étaient toujours prêtes à partir sur le champ avec leurs harpons, lignes, lances, avirons, vivres, etc... déjà à bord. Dès que les guetteurs voyaient une baleine souffler, ils appelaient les pêcheurs par leurs cris et en allumant un feu dégageant beaucoup de fumée. Les bateaux sortaient alors pour piquer droit sur l'endroit signalé. Le harponneur, qui était souvent le plus robuste, se tenait debout à l'avant et donnait ses ordres à celui qui gouvernait et aux rameurs. La barque s'étant suffisamment rapproché, le harponneur lançait son harpon La récente découverte du four de Guéthary lors de fouilles près de la gare de cette localité a démontré l'existence de ces chasses depuis les débuts de l'ère chrétienne. Cf Aux origines de Guéthary in Guéthary, Ekaina 1991. avec force pour qu'il pénètre profondément dans les chairs de l'animal. Une longue ligne était attachée à l'extrémité de l'arme, des bouées servaient de flotteurs. Dès que le harpon était lancé, les pêcheurs filaient la ligne en s'écartant vivement de la baleine qui plongeait pour essayer de se débarrasser de ce fer qui la blessait. Quand, à bout de souffle, elle revenait à la surface, les pêcheurs la relançaient à nouveau en lui plongeant une longue lance sous les nageoires. Ces opérations se répétaient autant de fois qu'il le fallait pour venir à bout de la baleine et jusqu'au moment où, agonisante, elle faisait rejaillir le sang par son évent. Alors, les pêcheurs la prenaient en remorque pour l'amener à terre où elle était dépecée. Les morceaux étaient fondus dans des fours et l'huile recueillie dans des tonneaux de bois. Cette pêche côtière connut son apogée aux xœ et XIœ siècles. Plusieurs documents de l'époque ont trait à des accords fixant la dîme qui était une forme de don librement consenti et accepté par les deux parties, plutôt qu'un impôt fixé par le représentant de l'Etat ou de l'Eglise. Cette dîme était payée tantôt au Chapitre de la Cathédrale de Bayonne, tantôt au Vicomte du Labourd (1160-1199). Elle était en général de 1/20è de la valeur de la prise. La langue, morceau de choix, était réservée soit. à l'Evêque soit à une personnalité de passage. Cette redevance fut souvent remis en cause et donna lieu à de nombreux procès. Il semble qu'on cessa de la payer après 1498.

    Les Basques français ou espagnols étaient mêlés dans ces entreprises maritimes. Ils parlaient la même langue, il n'était pas question de frontière entre eux, tel que nous l'entendons aujourd'hui; aussi est-il impossible de distinguer la part respective de chaque population dans la chasse à la baleine durant le Haut Moyen-Age. Lorsque la France, l'Angleterre ou l'Espagne étaient en guerre, les Basques des deux nations continuaient la pêche en bonne camaraderie. Ainsi, le 21 4écembre 1353, marins biscayens et bayonnais s'interdire réciproquement" prise de marchandises et tout autre dommage" et cet accord fut confirmé le 9 juillet 1354. Cet aspect de la chasse à la baleine se retrouve dans les armoiries de plusieurs communes côtières, telles Guéthary, Hendaye, Biarritz et les armes f;.JDciennes de Bidart. Cf H. Lamant-Duhart. Armoiries en Pays Basque. 1991.

  • Le fort de Socoa

    Occupation anglaise et l'ensablement de l'embouchure de l'Adour furent du XIè au XVIè siècle deux facteurs favorables au développement du port. Le cabotage avec L'Angleterre et la Hollande (il y avait peu de marins à Bordeaux), puis les pêches lointaines nécessitèrent la construction et l'entretien d'une flotte importante. Les démêlés avec nos puissants voisins espagnols qui se terminaient par le saccage de nos villes et l'incendie des vaisseaux, demandaient une protection. la défense de Bayonne comptait sur les positions avancées de Ciboure pour arrêter ces invasions, tout comme Saint-JeanPied-de- Port était en sentinelle sur la vallée de la Nive. SaintJean-de-Luz au XVIè siècle venait d'être pourvu de murailles et les trois points forts de Socoa, Bordagain et Sainte-Barbe transformés en fortification.

    Sur le plan de 1625 Socoa n'avait pas de fort, mais une redoute avec saillants et bastions, sur le mamelon où sera la tour des signaux. A Bordagain, l'église fut fortifiée en étoile et, en avant, où se trouve Elhorrien Borda, existait un fort marqué Réal, construit par les Espagnols en occupation.

    La sécurité de la rade préoccupait déjà Henri IV dès 1595; il dépêcha sur place d'Ornano, gouverneur de la Guyenne, nanti de l'ingénieur Boucher. Les dissensions internes suscitées par Tristan d'Urtubie (et qui coûtèrent la vie au jurat Repatzé) retardèrent le début des travaux; elles ne furent solutionnées que par la décision de faire gérer le port conjointement par les trois communes.

    Sous la Régence, en 1621, fut creusé à Socoa le bassin pour loger 40 à 50 navires embarquant à la baleine; les soubassements du fort débutèrent en 1627. Les travaux étaient en cours lors de l'occupation espagnole le 18 octobre 1636, en dépit des retranchements prévus par Bernard de Nogaret et de l'artillerie de l'ingénieur Lavoux. Les occupants continuèrent les travaux baptisèrent le fort en avant de Bordagain du nom de Castille, en l'honneur de Juan de Cabrera, amiral de Castille, leur chef. Au bout d'un an ils évacuèrent le pays.

    Pour ce qui est de l'ouvrage lui-même, il s'agit d'une énorme tour circulaire d'allure médiévale avec un escalier hors-d'oeuvre, couronnée d'un parapet crénelé sur machicoulis. Elle est posée sur les rochers, une presqu'île, reliée à la terre par une passerelle en bois, trajet qui sera repris deux siècles plus tard pour une voie de chemin de fer lors de la construction des digues en 1853.

    Vauban en 1681, en voyage d'inspection de Rochefort à Hendaye, avec l'ingénieur Ferry, fera édifier la digue de protection et la route reliant le fort à la terre ferme, ainsi que la toiture en bois pour protéger l'artillerie, laquelle sera démolie en 1830.

    Son passage semble avoir déterminé d'autres modifications. Ainsi sur le plan daté de 1725/26 (Vauban est mort en 1715) des batteries ont fait leur apparition: celle de Ciboure sise au Codo Zillo, celle des Ursulines (au-dessus du couvent disparu), celle de Saint- Jean-de- Luz, en avant de l'hôpital (actuel casino) et enfin celle de Sainte-Barbe. Tout ceci pour tenir en respect les éventuels bateaux qui auraient pu entrer dans la baie. Le Traité des Pyrénées avait bien été signé en 1659, mais en 1701 les pêcheurs de Fontarabie avaient fait cuire à l'huile bouillante 10 pêcheurs d'Hendaye! Quant à la redoute élevée primitivement devant le fort, elle est marquée: reste et place d'ancienne fortification. Le fort de Castille a lui aussi disparu. C'est sur cette carte que l'on voit pour la première fois le projet de deux digues impressionnantes pour protéger la ville.

    Le plan suivant de 1735 fait état du fort, mais il existe en outre tout le système défensif en avant et quelques casemates. Là le projet de digues est en arc de cercle.

    Durant la Révolution le fort était occupé par une garnison sous le commandement de La Tour d'Auvergne. Avec cette unité il se porta au devant des Espagnols lors de l'engagement du 17 pluviôse de l'an II, à la Croix des Bouquets. L'ouvrage ne jouera aucune rôle en novembre 1813 lors de l'avance de Wellington, bien que Soult ait sacrifié la forêt de Bordagain pour renforcer le fort de Socoa. Mais il servira d'appui logistique à la flotte anglaise par la suite.

    Il y aura une garnison durant le XIXè siècle à cause de l'intervention du duc d'Angoulême devant Cadix et lors des deux guerres carlistes. Les canons serviront épisodiquement pour faire du bruit lors des fêtes à Saint-Jean -de- Luz, des convois de bouviers étant requis à cet effet. Heureux temps où, d'après les comptes de la ville de Ciboure, des femmes étaient payées pour entretenir les fusils des militaires en garnison!



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